11 Janvier 1884 Catastrophe de Ferfay 17 morts

 

Les fosses de Ferfay se trouvent dans le département du Pas de Calais, à sept  kilomètres de Lillers, près Auchel.

Vendredi matin, à huit heures, peu de temps après la descente de trois cents ouvriers environ dans la fosse 2 une épouvantable détonation répandait l’effroi dans le village

Un coup de grisou venait d'éclater.

Hommes, femmes, enfants, accoururent aussitôt de toutes parts sur le lieu du sinistre. On se mit aussitôt à organiser les secours. Après des efforts pénibles, l'étage où l'explosion s'est produite étant situé à 420 mètres de profondeur, on parvint à ramener la lumière les cadavres de dix-sept mineurs.

Les cadavres étaient pour la plupart horriblement brulé.

Mais là ne s'arrêtait pas la catastrophe on remontait également onze mineurs grièvement blessés, auxquels on s'empressait de prodiguer de suite les soins les plus dévoués.

Toute la journée fut consacrée à la recherche des victimes.

Dès que la fatale nouvelle a été connue à Arras, M. le général de division, M. Vel-Durand ,préfet du Pas-de-Calais, MM. Dulau, procureur de la République, et Sy, greffier du tribunal civil de Béthune, les ingénieurs des mines, le commandant de gendarmerie ,et plusieurs médecins, sont partis de suite.

Ils sont arrivés samedi matin à Ferfay, ainsi que les magistrats du parquet de Béthune, et que les magistrats du parquet de Béthune, et l'enquête a été commencée aussitôt.

Il semble résulter de l'enquête que le coup de grisou s'est déclaré dans une galerie que l'on formait pour relier la veine Présidente à la veine Louise, ces deux veines étant à une  distance de 200 à 250 mètres l'une de l'autre .

Elle est située à 420 mètres du puits et avait déjà 130 mètres de creusés au moyen de la perforation mécanique; par l'air comprimé.

Quelques minutes avant l'explosion, le chef porion et le porion avaient visité la galerie et n'avaient pas vu trace de grisou. Ils venaient de donner un coup de main pour rouler l'affût sur lequel sont placés les engins, de perforation, aux 50 mètres réglementaires pour le tirage.

Les ouvriers, venant de charger le coup de mine, y mirent le feu. C'est le déplacement occasionné par cette explosion qui donna une voie d'échappement au grisou. Une inflammation subite alla atteindre un coffre en bois, situé à une distance de cent vingt mètres, qui renfermait deux ou trois kilogrammes de dynamite, qui firent une terrible explosion entraînant un éboulement considérable, qui barra le passage aux ouvriers. La galerie se trouva bouchée Un effet désastreux de l'éboulement fut que la colonne des tuyaux amenant l'air au mécanisme de la perforation fut coupée. Les gaz produits par les deux explosions ont refoulé l'air vers le puits en blessant et brûlant les ouvriers qui se trouvaient sur son passage.

Un moment après, le courant d'air reprenait sa marche normale, repoussant dans le fond de la galerie les gaz qui asphyxièrent les ouvriers qui se trouvaient dans les espaces entourant la Bowette.

Samedi matin, plusieurs mineurs manquaient encore à l'appel.

Tout le monde, dans ces douloureuses circonstances, a fait vaillamment son devoir.

Des mineurs attaquèrent vigoureusement l'endroit où la conduite d'air avait été coupée par l'éboulement, pour tâcher de la rétablir.

Mais, à chaque coup de pioche, des gaz s'échappaient et les renversaient.

Menacés par l'asphyxie, trois fois ils abandonnèrent leur périlleuse tâche, et trois fois ils la reprirent.

Un homme tombait, on le transportait au courant d'air, et, revenu à lui, il revenait joindre ses efforts à. ceux de ses camarades.

Voici la liste des morts :

Arsène Ruft, 24 ans, asphyxié ;

Léon Devasse, 16 ans, brûlé ;

Henri Lelong, 22 ans,brûlé, tous quatre demeurant à Lillers ;

Macaire Videlaine, 55 ans, asphyxié, père de famille;

Jules Demarquoy, 18 ans, brûlé,tous deux demeurant à Floringhem ;

Emmanuel Loski, 22 ans, asphyxié ;

Victor Wyart,44 ans, brûlé,

père de famille Antonin Donati, 30 ans, asphyxié, tous trois demeurant à Ferfay;

Roland Rogniez, 15 ans, brûlé;

Juste Dufour, 20 ans, asphyxié, tous deux habitant Cauchy;

Théodore et Emile Richez,père et fils, asphyxiés;

Emile et Jules Durieux frères, asphyxiés, tous les quatre demeurant à Auchel,

et Victor Xavier, 16 ans,brûlé, habitant à Pernes.

Voici la liste des blessés :

Louis Defief, 33 ans, et Alfred Sénéchal,25 ans, demeurant à Ferfay ;

Louis Bervilliers, 17 ans;

Auguste Quentin, 18 ans ;

Constant Théry, 20 ans

François Dufour,25 ans, demeurant à Pernes;

Lang Bail, 25 ans, demeurant à Auchel; l'état de ce dernier est très grave

Article le courrier de setif

Article le capitaliste

Article le gaulois

Aidé par Patricia Fadda

 

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