AVION (10 septembre 1948)

 

A la fosse 7 d'Avion, le travail bat son plein. Le fanion de la production flotte sur l'un des deux chevalets.

En ce vendredi 10 septembre, le porion Desailly y dirige les travaux de mise en exploitation d'une nouvelle taille. Il va de l'un à l'autre, donnant ses instructions. Mineur depuis 23 ans, il connaît bien son métier.

Un galibot vient lui signaler un début d'incendie dans une galerie, Desailly se rend sur les lieux. Il réalise le danger : les gaz, le coup de grisou. Il fait évacuer la taille.

Pour donner à ses ouvriers et aussi à ceux des autres quartiers le temps de se mettre en sécurité, il décide de combattre le feu, donne des ordres pour amener de l'eau, revient sur le feu. Celui-ci a pris de l'ampleur : impossible de l'éteindre avec les moyens sur place.

Vite, il rejoint les ouvriers de son quartier. Une flamme jaillit. Deux détonations. Des craquements de bois étayant le toit qui s'effondre. Un nuage de poussier. Desailly tombe, grièvement brûlé.

Il est environ 10 h 30.

La direction fait remonter immédiatement les mineurs. Ceux qui forment l'équipe de secours de la fosse se mettent à l’œuvre pour dégager leurs camarades ; les sauveteurs du poste de secours central des Houillères les rejoignent peu après, sous la direction de leur chef, M. Bertiaux.

En peu de temps, cinq grands blessés sont évacués. Deux, affreusement brûlés, sont dirigés vers l'hôpital de Liévin ; les trois autres sont transportés. à l'hôpital Sainte-Barbe de Fouquières­lez-Lens. Quelques blessés, légèrement atteints, sont soignés sur place et regagnent leur domicile.

A 13 h 15, les corps de deux galibots, tués sur le coup, sont remontés.

Au fond de la mine, le feu couve. Vers 16 heures, il reprend, et une épaisse fumée jaune envahit peu à peu les environs du carreau de la fosse. Un groupe de sauveteurs est aussitôt formé. Munis d'appareils spéciaux pour respirer, ces hommes descendent pour circonscrire et étouffer l'incendie à l'aide de sacs d'argile mouillés.

A la fosse 7, au même endroit, il y a un an environ un « coup de vapeur » provoqua la mort d'un porion et fit de nombreux blessés. Le nouveau drame de la mine, à plus de 700 mètres sous terre, venait quelques mois après la catastrophe de Sallaumines.

Les corps des deux galibots ont été rendus à leur famille

Dufresnes Henri, 16 ans, rue Lavoisier, un pauvre corps mutilé que la mort a figé dans un dernier geste de protection des yeux : les mains crispées serraient un béguin à moitié calciné.

Thumerelle Victor, 18 ans, rue du Fort-de-Vaux ; aucune trace de brûlure ; il était du poste de l'après-midi, une modification d'équipes l'avait contraint à travailler au poste du matin.

Dans les hôpitaux, on s'emploie activement à sauver les mineurs grièvement brûlés.

Dès l'annonce de la catastrophe et de ses suites possibles, alors qu'aucune victime n'était encore remontée du fond, la direction du groupe de Liévin avait demandé à l'hôpital Foch de Suresnes de se tenir en état d'alerte pour apporter éventuellement son aide.

Le médecin-chef de l'hôpital de Liévin avait demandé à l'hôpital Sainte-Barbe de Fouquières-lez-Lens de réserver quelques lits, étant donné l'expérience acquise par le personnel de cet hôpital lors de la catastrophe de Sallaumines, ainsi qu'à l'hôpital Darcy d'Hénin-Liétard où se trouvait un dépôt de plasma. Des stocks de plasma avaient été par ailleurs récupérés dans les hôpitaux de Bruay et de Béthune.

Augustin Desailly, 40 ans, père de 2 enfants, demeurant 35, rue Notre Dame-de-Lorette et Léon Dominiczak, 39 ans, père de 3 enfants, demeurant 34, rue du Fort de Douaumont, sont soignés à l'hôpital de Liévin.

Antoine Lecoustre, un galibot de 18 ans, 6, rue Notre-Dame­de-Lorette ; André Néauport, 22 ans, 38, rue de Craonne ; François Morgiel, 41 ans, père de 3 enfants, 4, rue de Noyon, sont en traitement à l'hôpital Sainte-Barbe de Fouquières où ils sont arrivés défigurés, noircis, la peau s'arrachant par lambeaux, inconscients.

Quant à Emile Bouchendhomme, 32 ans, 1, rue de Carency, légèrement touché à la face, il pouvait regagner son domicile après avoir reçu les soins appropriés à son état.

Dans les hôpitaux, tout est mis en oeuvre pour sauver les victimes ; des corps couverts de pansements d'où se détachent les yeux, la bouche, le nez ; corps dans lesquels on injecte du plasma, seul traitement-choc capable de sauver.

« C'est une lutte sans merci contre la mort que les docteurs, infirmières et infirmiers ont entrepris depuis la première minute avec un dévouement auquel il nous plaît de rendre hommage » écrit « Liberté » dans son numéro du 12 septembre.

Malheureusement, dans la matinée de samedi, le jeune Lecoustre décède. Son cousin, le porion Julien Lecoustre, avait été tué en juin 1947 dans la même fosse et au même endroit. Dans la soirée, Dominiczak succombe à son tour.

Desailly meurt le lundi 13, Néauport le vendredi 17, jour des funérailles de Desailly.

Dernier blessé en traitement, Morgiel décède le lendemain. 7 familles en deuil. 9 orphelins.

Lundi 13, le temps est maussade. A l'image de la tristesse de la population minière.

A 11 heures, en l'église d'Avion, se déroulent les funé­railles religieuses de Lecoustre et Dominiczak dont la levée des corps a eu lieu au domicile. Le « Rallye-Cor » prête son concours à cette cérémonie au cours de laquelle est interprétée la Messe de Saint-Hubert.

Après la cérémonie religieuse, les. deux corps sont trans­portés dans le hall de l'hôtel de ville d'Avion érigé en chapelle ardente, où reposent déjà ceux de Dufresnes et Thumerelle. Deux cercueils sont recouverts du drapeau tricolore : ceux de Lecoustre et Thumerelle ; un drap noir couvre celui de Dominiczak ; un drap rouge celui de Dufresnes. La garde d'honneur est formée de jeunes mineurs en tenue de travail, la lampe cravatée de crêpe.

Dans toutes les fosses du groupe de Liévin, c'est « chômage » pour permettre aux mineurs d'assister aux obsèques. Dans tous les autres puits, les mineurs débrayent un quart d'heure en hommage à leurs camarades défunts.

Une foule ininterrompue défile devant les cercueils, se masse progressivement devant l'hôtel de ville. Les personnalités arrivent. Des plaques, des gerbes de fleurs, des couronnes sont apportées par des familles, des représentants de collectivités ou groupements ; entre autres : celles du Gouvernement et des apprentis de la formation professionnelle. Les membres du conseil municipal sont groupés sur le perron de l'hôtel de ville.

A 16 heures, le son lugubre d'une sirène annonce le commencement de la cérémonie. Des clairons sonnent « Aux Champs ». Portés par des mineurs, les cercueils sont descendus un par un sur le parvis : Henri Dufresnes, Léon Dominiczak, Victor Thumerelle, Antoine Lecoustre. Les familles se rangent derrière les corps.

D'un côté de la place, les porteurs de drapeaux des groupements syndicaux et sociétés locales. De l'autre, l'harmonie des mines de Liévin, l'harmonie municipale, le Rallye-Cor.

M. Parent, maire d'Avion, prend le premier la parole. Il rappelle le martyre douloureux d'Avion pendant la guerre, s'émeut de cette nouvelle catastrophe, fustige les journalistes qui osent écrire que des mineurs sont logés dans des palais, qu'ils gagnent 20 à 30 000 F par quinzaine, qu'ils sont respon­sables de l'insuffisance de rendement. Il termine en adressant un suprême hommage aux victimes et en exprimant à leur famille la sympathie attristée de toute la corporation minière.

M. Nizard, délégué mineur de la fosse 7, fait le récit de la catastrophe ; il signale que des rapports mentionnant le danger sont restés sans suite.

Le vice-consul de Pologne s'adresse à ses compatriotes dans leur langue.

M. Delaby, au nom de la C.F.T.C., apporte aux familles l'hommage des travailleurs chrétiens et marque leur volonté d'aboutir à plus de sécurité pour les mineurs.

Le directeur délégué du groupe de Liévin rappelle briève­ment la catastrophe, exprime sa reconnaissance aux sauveteurs, affirme que les causes de l'explosion seront recherchées.

Au nom de la Fédération Régionale des Mineurs du Nord et du Pas-de-Calais, M. LECŒUR dénonce la politique criminelle de l'Etat-Patron, exige l'extension du pouvoir des délégués mineurs et le remplacement du Service des mines corrompu.

M. Martel, secrétaire de la Fédération Nationale du Sous-­Sol (F.N.S.S.), rappelle les catastrophes minières survenues depuis un an. Il n'y a pas accident mais crime parce que l'on veut produire du charbon au prix de la sécurité. Il attaque la politique gouvernementale : « Pas d'argent pour satisfaire les revendications des mineurs et assurer leur sécurité, mais des milliards pour faire la guerre d'Indochine ou pour payer en dollars aux Américains du mauvais charbon ». Le meilleur souvenir à la mémoire des morts, la meilleure solidarité envers les familles éprouvées, « c'est de clamer que nous en avons assez de ces crimes et agir pour en finir »

Au nom du Gouvernement, M. Phalempin, préfet, assure de la sympathie de la nation les familles des victimes de la « rude bataille du charbon ».

M. Lampin, secrétaire général de la C.G.T.-F.O., n'a pas été admis par les organisateurs communistes à prononcer l'allo­cution préparée au nom du syndicat « Force Ouvrière ». De cette allocution, il ressortait que la fatalité ne pouvait à elle seule supporter la responsabilité de catastrophes répétées

« ... Il faut sauvegarder la vie des mineurs. Elle doit l'être par tous les moyens, même si ceux-ci réduisent la production charbonnière ». Liévin possède des puits dangereux où l'on appli­quait des règles rigoureuses de sécurité : « L'on doit revenir à une réglementation sévère pour éviter que pareils faits ne se repro­duisent (...). Que cette catastrophe soit la dernière. Le sang des mineurs coule trop souvent. Il faut y mettre fin dans l'intérêt de notre corporation mais aussi de l'exploitation minière qui ne peut rester l'enfer promis seulement aux damnés (...). Adieu, Camarades. Reposez en paix ».

Après l'allocution de M. Phalempin, la Marseillaise retentit. Les cercueils sont hissés sur deux plates-formes.

En tête du cortège qui se forme, les porteurs de drapeaux et les musiciens. Puis des mineurs et trieuses porteurs de couronnes et de plaques. Les plates-formes recouvertes de fleurs. La foule des parents et amis.

Au son de marches funèbres exécutées tour à tour par les sociétés musicales, le cortège s'achemine lentement vers le cimetière communal.

A la suite des attaques dont ils ont été l'objet à l'occasion des obsèques des victimes de la catastrophe, les ingénieurs protestent et, dans un communiqué remis à la presse, on peut lire notamment :

« ... Les ingénieurs ne peuvent admettre que l'on qualifie cet accident de crime et, par conséquent, eux-mêmes d'assassins ».

Des orateurs et une certaine presse les accusent de « faire preuve d'incurie et d'incapacité » et de pousser « la ser­vilité dans l'exécution des directives nationales jusqu'à compro­mettre la sécurité du personnel de la mine » dans le but d'abaisser le prix de revient du charbon.

Dans leur communiqué, les ingénieurs « estiment que rien ne justifie l'accusation d'incapacité : ils ne peuvent tolérer qu'on les assimile à des « exécutants serviles », la conception élevée qu'ils se sont toujours fait des devoirs de leurs charges et de leurs responsabilités ne pouvant leur permettre d'exécuter des directives qui seraient en désaccord avec leur conscience ».

Par ailleurs, à la suite de certaines informations, de certains. échos, la F.N.S.S. procède à une enquête rapide. Son secrétaire général intervient auprès de l'hôpital Foch ; il reçoit une lettre du professeur Merlé d'Aubigné, Directeur du Centre national de chirurgie de cet hôpital.

Le 29 septembre, « LIBERTE » publie des extraits de cette lettre avec des commentaires tendant à rendre responsables du décès des blessés les services médicaux des Houillères. Le 30 septembre, « L'HUMANITE », sous le titre « Criminelle respon­sabilité : cinq mineurs blessés à Liévin auraient pu être sauvés. Ministre et Direction des Charbonnages ne l'ont pas voulu », publie les passages essentiels de la lettre du professeur Merlé d'Aubigné dans laquelle celui-ci signalait que :

• la Direction du groupe de Liévin et les services des Char­bonnages de France à Paris avaient informé les médecins de l'hôpital Foch que leur concours n'était point nécessaire ;

• que les 80 flacons de plasma demandés dans la soirée du 10 septembre n'étaient arrivés à Liévin que dans l'après-midi du 11, le camion envoyé de Lens pour les chercher n'étant arrivé à l'hôpital Foch qu'à 8 heures. du matin ;

• que le Dr Lassner, sollicité dans la matinée du 11, avait accepté de se rendre à Liévin - où il était arrivé à 16 heures - « bien qu'il fût évident que cette intervention tardive ne pouvait être de grande utilité ».

Et le professeur Merlé d'Aubigné de conclure

« Cette nouvelle catastrophe a cruellement démontré la nécessité de créer des services de traitement de brûlés dans les bassins et d'organiser une équipe de secours susceptible d'in­tervenir en cas d'accident collectif. J'ose donc espérer que les plans d'une pareille organisation, élaborés dès le lendemain du 19 avril par mes collaborateurs, les docteurs Zimmer et Lassner, d'accord avec les services compétents des Charbonnages de France, seront enfin réalisés ».

Pour « I'HUMANITE », « la politique d'exploitation du ministre socialiste Lacoste ne tient aucun compte de la vie des mineurs. L'essence et les voitures que le matraqueur Jules Moch met si généreusement à la disposition de De Gaulle sont refusées pour sauver la vie des travailleurs de la mine ».

Auguste Lecoeur fait connaître son intention d'interpeller le Gouvernement « sur les négligences graves du ministre de la Production Industrielle, du président et du directeur général des Charbonnages de France, négligences qui n'ont pas permis d'apporter tous les soins aux victimes de la catastrophe de Liévin du 10 septembre 1948 ».

Stupéfaction du professeur Merlé d'Aubigné de voir -publiée sa réponse à la F.N.S.S. dans « LIBERTE » et « L'HUMANITE ».

Il envoie immédiatement une lettre rectificative à ces journaux, lettre dont le texte paraît dans « NORD-ECLAIR », « NORD-MATIN », « LA VOIX DU NORD » ...

Le service du professeur avait été mis en cause par la F.N.S.S. Sa lettre était destinée à montrer que ce service était hors de cause puisque « nous n'avions pas été appelés ». De plus, « le sens de cette lettre a été entièrement déformé par les commentaires qui l'ont accompagnée » et le professeur d'apporter des précisions

1°) Il rappelle les conditions d'intervention de l'hôpital Foch à la catastrophe de Sallaumines et il ajoute : « C'est avec la Direction des Charbonnages. que nous avons pu organiser l'hospitalisation des brûlés pour leur traitement par greffe, et une colonne mobile pouvant être envoyée en cas de grande catastrophe ».

2°) Il signale que les blessés ont été soignés par un personnel « parfaitement au courant des méthodes modernes, puisqu'ils avaient traité avec nos collaborateurs les blessés de Courrières et qu'ils étaient venus en stage au Centre de Foch ».

3°) Les médecins avaient à leur disposition « le matériel nécessaire, le plasma en quantité suffisante ». La demande de plasma « était destinée à reconstituer le stock et n'avait, par conséquent, pas de caractère d'urgence.

« C'est parce qu'il avait les moyens de traiter de façon efficace les blessés que le service médical n'a pas cru devoir nous appeler à l'aide ».

4°) Pourquoi les mineurs blessés sont-ils morts ? « Le malheur a voulu que les cinq blessés de Liévin fussent tous brûlés de plus de 60 % de la surface du corps. ; deux d'entre eux avaient 70 et 90 % de leur surface corporelle brûlée. Les chances de sauver de tels brûlés sont extrêmement faibles et pour les derniers absolument nulles. Ce n'est donc pas à l'insuffisance des soins qu'est due leur mort, mais à la gravité de leurs brûlures ».

De son côté, le docteur Le Toux, médecin-chef du groupe de Liévin, a rappelé les dispositions qu'il avait prises pour que les blessés soient soignés dans les meilleures conditions possibles et exposé les raisons pour lesquelles il n'avait pas jugé nécessaire de faire appel au concours des spécialistes de l'hôpital Foch à Paris.

Quant à la Direction des Houillères, dans un communiqué remis à la presse, elle fait savoir que

10) l'appel lancé par le groupe de Liévin à l'hôpital Foch n'était qu'une mesure de précaution, l'étendue exacte de l'accident n'étant pas connue au moment où l'appel avait été lancé ;

2°) le plasma demandé n'était pas indispensable immé­diatement et n'avait été demandé que par mesure de précaution ; il n'en a pas été fait usage ;

3°) le docteur Lassner a été appelé, non pas parce que ses collègues se trouvaient embarrassés « mais pour donner à ce grand spécialiste des brûlures la possibilité d'observer des victimes fortement choquées et atteintes de brûlures extrêmement graves ».

Les causes de la catastrophe ? Les journaux ont titré « Coup de grisou », « Coup de poussier ».

A la suite d'une visite réglementaire, le délégué mineur avait noté dans son rapport qu'il y avait dans le collecteur central des puits 4 et 4 bis « beaucoup de poussières aux moteurs et rouleaux de renvoi que l'on ne s'intéresse guère à nettoyer ».

La cause de l'explosion ? L'échauffement d'un jeu de couloirs ?

Au cours d'une conférence de presse, le directeur délégué du groupe de Liévin a déclaré : « Le bruit a couru, au sujet de l'accident survenu au siège no 7 du groupe de Liévin, qui vient d'endeuiller la population minière, qu'il s'agissait d'un coup de poussier. En fait, ce sont là des affirmations trop hâtives. Tout permet de supposer, à l'heure actuelle, qu'il s'est produit une explosion de gaz à l'eau, à la suite de la projection d'eau sur un foyer d'incendie constitué par du charbon incandescent. La cause de cet incendie n'est pas encore exactement connue. L'enquête suit son cours ».

Souvenons-nous

des galibots :

DUFRESNES Henri (16 ans),

LECOUSTRE Antoine (18 ans),

THUMERELLE Victor (18 ans) ;

des ouvriers mineurs :

 DOMINICZAK Léon (39 ans),

MORGIEL François (41 ans),

NEAUPORT André (22 ans) ;

du porion : DESAILLY Augustin (40 ans).

 

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