CONCLUSIONS DE EUGENE MONCHY

 

 

Il serait regrettable de conclure sans vous faire part de remarques géographiques que nous avons faites .

 

         Regardez une carte de la région , vous ne serez pas sans remarquer la proximité des clochers de Billy , Fouquières et Montigny , distance qui varie entre mille et mille cinq cents mètres . Reliez ces clochers par un trait , vous obtenez un triangle dont la station du Marais Pipy en occupe le centre .

 

         Partant de ce centre , remontez légèrement , vous trouvez des tessons de poteries gallo-romaines . ( Il est vrai qu’il s’en trouve aussi dans la station même . )

 

         Remontons toujours , l’on trouve les emplacements des maisons seigneuriales des trois villages ( Montigny n’en possédait pas mais la fondation de la Cense Gourlet remonte à une époque reculée ) . Si vous continuez à remonter vous arrivez aux clochers près desquels se sont développés les trois paroisses .

 

         N’avez-vous pas l’impression d’une expansion partant du même berceau d’origine : « La station du Marais Pipy »

 

 

                   Au début , les habitants demeurent sur les marais . Les temps deviennent meilleurs  ils remontent sur les bords . Puis l’organisation change , c’est l’époque seigneuriale . Après la fondation des paroisses , le développement s’est fait près des églises .

 

         Certes , nos arguments sont de faible autorité et l’hypothèse hardie . Le Marais Pipy fut indivis entre les trois communes et souvent l’objet de procès ; c’est en cet endroit que les limites communales sont les plus capricieuses . L’hypothèse est bien séduisante , sans vouloir en faire une règle , avouez que cela laisse perplexe et mérite une enquête plus approfondie , le long de cette bande marécageuse , à savoir si d’autres villages n’auraient pas eux aussi le même berceau  d’origine …

 

                   Voyons Noyelles et Loison , tracez un trait entre les deux clochers , vous retrouvez la même distance ; allez au centre , vous avez le même terrain marécageux et vous trouvez des silex taillés , remontez vous ramassez des tessons de poteries gallo-romaines et le même processus se reproduit …

 

         Nous n’avons pas la prétention d’imposer une théorie qui ne sera pas sans soulever quelques objections justifiés . Nous connaissons nos faiblesses , nous avons simplement voulu vous faire part de nos réflexions .

 

                            La mutation et la multiplication ne sont-elles pas des lois naturelles … Il en est de même pour les choses comme pour les êtres .

 

                                                                           Fait à Méricourt-sous-Lens le 24 août 1959  

 

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