ACCIDENT D’AVION LE 4 MAI 1955

 

 L'ouragan avion de chasse francais de chez Dassault

 

                                                                          

Sources : Nord-Matin des 5 et 6 mai 1955

   

Le quatre mai 1955 , vers 15h45 , un avion à réaction de la base de Cambrai est tombé rue  Lénine à proximité des habitations . ( Rue Lénine : actuellement en 2005 rue de la Liberté )

 

 

 

                              Une minute après l’accident notre photographe obtenait un document sensationnel : sous le terrible choc , la moto de M. Tribout était projetée en l’air et restait accrochée aux fils électriques .

                                                                                                                                 (Photo Lapornik)

 

 

NORD-MATIN du 5 mai 1955

 

          Un avion à réaction Marcel Dassault , appartenant à la base de Cambrai s’est écrasé hier après-midi dans une rue située derrière la fosse 9 du groupe d-Hénin-Liétard , à la limite des communes de Harnes et de Fouquières-lez-Lens , une semaine seulement après la catastrophe de Vicq , près de Valenciennes .

 

          L’avion est tombé vers 15h45 en plein milieu de la rue Lénine à quelques mètres à peine de maisons d’habitations .

          Deux de celles-ci , occupées respectivement par M et Mme Guerbeur et par M et Mme Annic commerçants forains , furent soufflées et ne tardèrent pas à flamber .

Il n’y eut pas de victimes dans la première ni dans la seconde qui était momentanément inoccupées , ses habitants se trouvant au marché .

          De l’autre côté de la rue , une autre habitation a été sinistrée et quelques uns de ses occupants ont été brûlés mais peu gravement .


 

Un motocycliste de passage dans la rue est tué .

 

 

 

Lucien Tribout avec à sa droite , son épouse lors d’un séjour à Hamel

où il aimait passer chaque année ses vacances en famille .

 

 

Malheureusement , l’appareil en explosant a fait une victime : un motocycliste M Lucien Tribout , 37 ans , demeurant rue de la Convention à Billy-Montigny , chef de service au service des eaux du groupe d’Hénin-Liétard des Houillères Nationales .

M Tribout passait dans la rue Lénine au moment où l’appareil s’écrasa . Sa machine a été complètement brûlée .

On ne devait retrouver de la victime que quelques débris .

 

 

Le pilote a été pulvérisé .

 

          De l’avion on n’a retrouvé que des débris éparpillés un peu partout autour du lieu de l’accident .

          Le pilote a été pulvérisé dans sa carlingue , car on n’a rien retrouvé de son corps , sauf quelques minces lambeaux de chair , adhérents à des débris de l’avion . On ignorera sans doute toujours pour quelle raison cet appareil s’est abîmé au sol .

          L’avion en percutant au sol a défoncé la chaussée creusant un vaste entonnoir qui couvre toute la largeur de la rue . Les fils électriques ont été arrachés et les conduites d’eau crevées .        De nombreuses habitations des alentours ont été plus ou moins sinistrées : vitres bisées , tuiles cassées , portes et fenêtres arrachées .

         

          Très rapidement , les ambulances de l’hôpital Sainte-Barbe arrivèrent sur les lieux et des religieuses infirmières aidèrent à soigner les blessés .

         

          Les pompiers du Groupe d’Hénin-Liétard et ceux de la commune de Fouquières arrivèrent aussi très rapidement sur les lieux de la catastrophe et mirent des lances en batterie pour combattre l’incendie qui s’était allumé dans la maison de M Annic .

 

 Commentaire d'André Claerhout

 

De l' accident d' avion a Fouquières c' est mon père Claerhout Jean Baptiste qui as décroché la moto
Dans les fils électriques ,celui ci était  pompiers a Harnes ,a cette époque .,j' étais présent de ce fait ,a 16h 30 a la sortie de l' école ,beaucoup d' enfants sont venus sur les lieux en vélo. C'était hier .

 

          On notait sur les lieux de la catastrophe le capitaine Guyard commandant la section de gendarmerie de Lens ; M Gomez commissaire aux Renseignements Généraux à Lens ; M Linier commissaire de police à Billy-Montigny ; M Henri Fougnies maire de Billy-Montigny .

          Avisé , M Jégu directeur départemental de la police arriva également peu après .

 

 

 

 

 

La foule massée sur les lieux de l’accident .

 

 

 

NORD-MATIN du 6 mai

 

Le sergent qui pilotait l’avion a tout fait pour éviter la catastrophe .

 

 

         L’avion était monté par le sergent Claude Fuma , 22 ans , originaire de Libourne (Gironde) et dont les parents habitent Saint-Michel de Fronsac , même département . Ceux-ci ont été prévenus officiellement par les soins des autorités officielles .

         Le sergent Fuma avait fait son entraînement aux Etats-Unis et était revenu en France à bord de l’Ile-de-France . Il était ensuite passé par Meknès (Maroc) où il avait achevé sa préparation et était affecté depuis un mois à la base de Cambrai .

         Ce n’était pas un novice , car il comptait 330 heures de vol et 100 en avion à réaction .

 

                                      A 800 kilomètres à l’heure

 

Deux avions avaient quitté la base pour un exercice normal . Le chef de patrouille donna l’ordre : « Exercice poursuite » - « O.K. » répondit le sergent Fuma .

         Quelques secondes plus tard , le chef de patrouille constatant qu’il était seul , en conclut à l’accident fatal .

         L’appareil du sergent Fuma avait foncé au sol , d’une hauteur de 6000 mètres et à une vitesse de 800 kilomètres à l’heure .

         L’infortuné aviateur a fait tout son possible pour éviter un plus grave accident et son appareil s’est abattu à vingt-cinq mètres à peine des champs et jardins situés derrière la ligne de chemin de fer rattachée à la fosse 9 distante d’une bonne centaine de mètres .

         De nombreux témoins sont unanimes à dire que les réacteurs ne paraissaient pas fonctionner normalement . Lorsqu’il arriva au-dessus de la fosse 9 du groupe d’Hénin-Liétard , l’avion se redressa , fit quelques loopings et s’écrasa ensuite .

 

                                      Le cratère a été vidé

 

         Toute la nuit de mercredi à jeudi , des pompiers de Billy , de Harnes , du groupe D’Hénin-Liétard sont restés sur les lieux . Ils ont installé deux pompes aspirantes pour vider l’énorme trou creusé dans la chaussée par l’avion .

         Hier matin , une puissante grue à crapaud de l’entreprise Bultez , a été mise en place pour retirer du cratère les débris pulvérisés de l’avion . De cet amas informe , on a pu recueillir quelques macabres débris du corps de l’infortuné aviateur .

         Une veillée funèbre aura lieu à la morgue de l’hôpital de Cambrai et il est fort probable que la cérémonie des funérailles se fera samedi à la base .

         Il convient de signaler que c’est le deuxième accident en ce qui concerne les appareils de la base de Cambrai-Epinoy , laquelle en 1954 était en tête de celles qui avaient connu le moins d’accidents en France .

 

                                      « J’ai stoppé mon véhicule pour laisser passer le motocycliste …

Il allait à la mort » , nous déclare le chauffeur d’un camion

 

         Nous avons pu joindre hier M. Alfred Woldarczyk , 31 ans , chauffeur au service de l’entreprise Charles Bultez , travaux publics à Noyelles-sous-Lens . M. Wlodarczyk , qui habite Montigny-en-Gohelle , pilotait un lourd camion de l’entreprise . Il débouchait d’une rue de la cité de la fosse 9 et allait virer à gauche dans l’avenue de la fosse 9 . De cette même avenue , donc à gauche du camion , arrivait un motocycliste . C’était M. Tribout , M. Wlodarczyk stoppa son véhicule pour laisser le passage au motocycliste qui s’engagea alors dans la rue Lénine . Une seconde plus tard , une formidable explosion retentit . L’appareil percuta et M. Tribout fut pulvérisé .

 

Renseignements sur l'avion

 

 

http://avions.legendaires.free.fr/ouragan.php

http://www.dassault-aviation.com/fr/passion/avions/dassault-militaires/md450-ouragan.html 

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