CHAPITRE VII      RETOUR      ACCUEIL

FLASH - INFORMATIONS
(1916 - 1917)

Janvier 1916

·  Dix personnalités emmenées comme otages en février 1914, dont M. Jacomet, procureur général de Douai, M. Trépont, préfet du Nord, M. Lebas, maire de Roubaix, M. Catoire, maire de Saint-André-les-Lille, ont été échangées après de longues négociations ; elles sont arrivées à Lyon via Berne (19).

·  Fuyant l'invasion de sa patrie, le roi de Monténégro, accompagné des membres de sa famille, demande asile à la France.

·  En Artois, l'artillerie française entreprend la destruction d'un centre de ravitaillement des troupes allemandes à Sallaumines, au point de jonction des chemins de fer de Lens à Lille et de Lens à Douai (30).

·            Entrée officielle des femmes dans les casernes : elles remplacent spécialement les hommes du service armé qui remplissaient les fonctions de secrétaire.

Février 1916

Le Président du Conseil, Aristide Briand, accompagné de ' plusieurs ministres, se rend en Italie (9).

Les Allemands attaquent Verdun (21).

·  La conquête du Cameroun est pratiquement terminée.

·  Le gouvernement portugais fait saisir dans ses ports 80 navires marchands allemands et autrichiens.

·  Les Russes rachètent au Japon quatre des cinq cuirassés pris à la flotte russe pendant la guerre russo­japonaise.

· Une commission comprenant des parlementaires français et britanniques se réunit pour la première fois à Paris. Place des Pyramides, les représentants de la Chambre des Lords et de la Chambre des Communes déposent une gerbe de roses au pied de la statue de Jeanne d'Arc «symbole de la réconciliation complète des deux pays ».

Mars 1916

·  Le gouvernement de la République portugaise et le gouvernement Impérial allemand sont en état de guerre (9).

·  Conseil de guerre des Alliés au G. Q. G. français (12-13).

·  Paris reçoit le général Luigi Cadorna, commandant en chef des armées italiennes (20), et le prince Alexandre

de Serbie (21).

·  Torpillage dans la Manche du paquebot-poste français « Sussex » ; sur les 380 passagers, on déplore une centaine de morts (24).

·  Conférence des Alliée à Paris (27 - 28). Dans le communiqué final, les représentants des gouvernements alliés affirment leur «  entière communauté de vues » et leur solidarité, «  l'unité d'action sur tous les terrains » et leur « inébranlable volonté de poursuivre la lutte jusqu'à la victoire de la cause commune »

·  Torpillage dans la mer Noire par un sous-marin allemand du bateau le «  Portugal » aménagé en navire-hôpital russe (30).

·  «  Journée du Poilu » à Bondoukou (Côte d'ivoire). Parades, ventes d'insignes, de gravures par de jeunes indigènes noirs portant l'écharpe tricolore (30).

·  La Bataille de Verdun

Sur la rive gauche de la Meuse (20) : canonnade systématique ; attaque de l'infanterie allemande avec grenades, obus suffocants, jets de flammes ; les Allemands progressent. Riposte française (29) : combats corps à corps. Attaque allemande vers la région de Malancourt (30). Les Allemands sont chassés de notre première ligne (31).

Avril 1916

·  Les premiers soldats russes, venus en France pour combattre à côté des troupes alliées, débarquent à Marseille (20).

·  Raid de zeppelins sur l'Angleterre (nuit du 24 au 25).

·  Note du président des Etats-Unis Wilson au gouvernement allemand. C'est un véritable réquisitoire contre la guerre sous-marine que l'Allemagne poursuit au mépris des conventions internationales ; l'Allemagne doit choisir : cesser la guerre ou rompre toutes relations avec les Etats-Unis.

·  Emeutes en Irlande ; proclamation du gouvernement provisoire de la «  République Irlandaise »

·  Au cours de la semaine sainte, 25000 personnes environ sont enlevées de Lille, Roubaix, Tourcoing et transportées dans les Ardennes, notamment pour y être employées aux travaux des champs.

·  La Bataille de Verdun

Extrait de l'ordre du jour adressé à ses troupes par le général Pétain : «  Le 9 avril est une journée glorieuse pour nos armes. Les assauts furieux des soldats du Kronprinz ont été partout brisés : fantassins, artilleurs, sapeurs, aviateurs de la deuxième armée ont rivalisé d'héroïsme. Honneur à tous ! (...) Courage ... On les aura ! »

 

 

Mai 1916

 

·  A Christiania (Norvège), interminable défilé socialiste ; les enfants des écoles aussi bien que les hommes portent le drapeau rouge (1).

· Cinq ou six zeppelins jettent une centaine de bombes sur différents points de l'Angleterre (nuit du 2 au 3).

·  Mort du cardinal Sevin, primat des Gaules (4).

·  Des troupes italiennes débarquent sur la côté tripolitaine où sont aménagées des bases de ravitaillement pour les sous-marins allemands (4).

·  Réponse du gouvernement allemand à Wilson : le torpillage des navires marchands est une mesure de représailles contre l'Angleterre qui, par le blocus, affame l'Allemagne. Des instructions sont données aux sous­marine pour qu'ils se conforment aux règles du droit International, Mais l'Allemagne se réserve de modifier ses Instructions si les Etats-Unis ne lui prêtent pas ses bons offices pour obtenir que l'Angleterre lève le blocus. Réponse des Etats-Unis : le respect des droits sur les mers est une question de responsabilité personnelle.

·  88ème anniversaire de la fondation par James Gordon Bennett du «  New-York Hérald » (6).

·  Marseille en fête : cérémonie du percement du tunnel du Rove doit passer le canal reliant le port de Marseille au Rhone (7) ; défilé de troupes anglaises appelées à changer de cantonnement : lanciers hindous, Néo-Zélandals, Eoossals, volontaires du Sud-Africain (8).

·  A New-York, manifestation monstre en faveur de la préparation à  la défense nationale : 120000 personnes parmi lesquelles Mme Théodore Roosevelt et Edison (13).

·  Viviani et Albert Thomas, de passage à Pétrograd, participent à la commémoration du 25ème anniversaire de l'alliance franco-russe (16).

·  Arrivée à Paris de parlementaires russes venant de Londres (20).

 

·  Anniversaire de l'entrée en guerre de l'Italie (24). Rome déclare solennellement qu'elle fait siennes les déclarations de Briand aux parlementaires russes : « La paix ne peut sortir que de la victoire des Alliés . »

 

·  Mort du général Galliéni après une grave maladie qui nécessita plusieurs opérations (28).

·  La Bataille de Verdun

 

Bombardement d'une violence inouïe par l'artillerie allemande. Les troupes françaises résistent aux assauts de l'ennemi (4 au 10). Combats partiels ; concentrations de troupes allemandes ; activité de l'aviation et combats aériens (11 au 17). La bataille de Verdun atteint un degré de violence extrême ; les Français tentent de reprendre le fort de Douaumont (18 au 24). Nombreuses et violentes attaques de part et d'autre (25 au 31).

 

 

Juin 1916

·  Lord Kitchener, ministre de la guerre, et les membres de son état-major périssent en mer alors qu'ils se rendaient en Russie ; le croiseur cuirassé anglais «Hampshire» qui les transportait a été coulé par une mine ou une torpille (5).

 

·  Important conseil de guerre à Londres (9).

 

Conférence économique des Alliés au cours de laquelle est évoqué le creusement du tunnel sous la Manche (avantages reconnus en temps de guerre) ; le projet français est prêt.

 

Depuis le début de l'offensive allemande sur Verdun, les Anglais ont étendu leur ligne de front d'Ypres à la Somme et se sont considérablement renforcés. Les troupes britanniques pénètrent dans les lignes allemandes sur dix points différents (28).

La Bataille de Verdun

Sur la rive gauche de la Meuse, activité décroissante. Par contre, sur la rive droite : vagues d'assaut ininterrompues dans un véritable déchaînement, luttes jusqu'à l'épuisement, bombardements prolongés d'une violence extrême, attaques et contre-attaques, recours aux liquides enflammés ; le fort de Vaux, plus particulièrement visé, tombe (2 au 8). Bataille sans relâche autour de Verdun les Français contiennent les assauts, les Allemands subissent de grosses pertes (9 au 15). Le quatrième mois de la bataille de Verdun vit une période relativement calme (16 au 22), puis la bataille reprend plus violente que jamais (23-30): ultime sursaut?

La bataille de VERDUN? Une bataille d'obus ! Du côté français : 160000 par jour (210 wagons) !

 

 

Juillet 1916

CENTIEME SEMAINE DE LA GUERRE (30 juin - 5 juillet).

·  A Verdun, les combats continuent; quatre divisions allemandes se ruent sur les ruines de Thiaumont (4).

·  Défilé à Paris des troupes françaises et alliées, dont un détachement de soldats russes (14).

L'offensive de la Somme

Joffre déclenche l'offensive de la Somme pour empêcher les Allemands d'engager tous leurs moyens à Verdun (1). es Français prennent Curlu (1), puis entrent dans Hem (5).

Une opération combinée des troupes françaises et britanniques aboutit à la prise du village d'Hardecourt et du bois des Trônes (8). Combats dans ce bois les 9 - 10 et 11 ; les Alliés le conservent.

En 15 jours de bataille, les troupes françaises ont enlevé aux Allemands 80 km2 de terrain sur une profondeur maxima de 10 km (largeur du front : 16 km).

En 17 jours, les Anglais ont fait près de 11000 prisonniers dont 189 officiers.

Sur le front anglais, combats acharnés aux environs de Thiepval (20 au 26).

 

Calme sur le front français jusqu'au 30 juillet, puis reprise de l'offensive. Du 27 au 30, attaques des Allemands sur le front anglais. Bataille sanglante le 30.

Août 1916

La 3ème année de guerre commence. Dans son ordre du jour adressé aux Troupes, après avoir rappelé les défaites allemandes, Joffre dit notamment : «Puis, votre résistance victorieuse, dans une bataille de cinq mois, a brisé l'effort allemand devant Verdun. Grâce à votre vaillance opiniâtre, les armées de nos alliés ont pu forger les armes dont nos ennemis sentent aujourd'hui le poids sur tous les fronts (...). La victoire est certaine ! »

 

 Les Français reprennent l'ouvrage de Thiaumont (4).

·  Attaque des Turcs contre le canal de Suez (4) ; les britanniques la repoussent (6).

·  Entretien au quai d'Orsay entre Lloyd George, Aristide Briand et leurs proches collaborateurs (11).

·  La Roumanie prend partie pour les Alliés (28).

·  Falkenhayn a cédé la place à Hindenburg.

·   L'offensive de la Somme

Attaques et contre-attaques se succèdent, légèrement en faveur des Alliés (3 au 9).

Le roi d'Angleterre, Georges V, passe une semaine au milieu de ses armées ; entrevue avec le président de la République, Poincaré (12).

 

Des brumes épaisses entravent les opérations ; les troupes alliées progressent néanmoins en certains endroits (10 au 16).

 

Côté français, la lutte se concentre vers Maurepas et Gulllemont. Côté anglais, les Allemands se livrent chaque jour à d'ardentes contre-attaques (17 au 23).

 

Le mauvais temps provoque un ralentissement général des opérations (24 au 30).

Au cours d'une visite aux armées de la Somme, le président Poincaré procède à la remise de nombreuses décorations. Le caporal Claude Goutaudier, qui, le 20 juillet, avec un camarade, a fait cent prisonniers, est décoré de la croix de chevalier de la Légion d'Honneur.

Septembre 1916

·  2ème anniversaire de la Bataille de la Marne (10)

Tant que la France sera, la Bataille de la Marne sera commémorée. Messe solennelle célébrée en la cathédrale de Meaux par un prêtre-soldat en présence de Mgr Marbeau, du cardinal Luçon, archevêque de Reims et de Mgr Lobbedey, évêque d'Arras : les successeurs de Bossuet, St Rémi et St Vaast. Sermon du haut de la chaire de l'Aigle de Meaux par Mgr Lobbedey dont la cathédrale à plus souffert que celle de Reims. Après la cérémonie religieuse, recueillement devant les tombes éparses dans les champs et devant le monument des Quatre-Routes.

·  Hommage  par les Alliés et la France à l'héroique cité de Verdun (13)

 

Sur une Initiative du tsar, le président de la République Poincaré, en présence de nombreuses personnalités, a épinglé sur un coussin de velours entouré d'un ruban tricolore les croix et les médailles conférées à la ville de Verdun ce mercredi 13: la croix russe de Saint­Georges, la Military Cross britannique, la croix de la Légion d'Honneur et la Croix de Guerre françaises, la médaille d'or de la Valeur militaire d'Italie, la médaille d'or serbe de la Bravoure militaire, la croix belge de Léopold 1 er, la médaille d'or Obilitch du Monténégro.

·  Aristide Briand à la Chambre des Députés (19)

Au député socialiste Brizon qui estime déraisonnable, voire coupable, de prolonger la guerre quand on pouvait, en négociant, «épargner bien des milliards en même temps que bien du sang », le président du Conseil Briand répond avec force : «Si vous voulez que la paix règne sur le monde, souhaitez la victoire de votre pays... Et ne cherchez pas à faire croire à vos concitoyens que la paix peut naître aujourd'hui. Cette paix-là serait une paix humiliante et déshonorante. Il n'y a pas un Français qui la puisse désirer »

L'offensive de la Somme

Première apparition des tanks à l'attaque du village de Fiers (15).

Le 26, l'armée française entre à Combles et l'armée britannique à Thiepval...

Dans son ordre du jour adressé le 29 aux armées du Nord, le général Joffre exprime toute sa satisfaction aux troupes qui combattent sur la Somme : « Par leur vaillance et leur persévérance, elles ont porté à l'ennemi des coups dont il a peine à se relever. Verdun dégagé, 25 villages reconquis, plus de 35000 prisonniers, 150 canons pris, les lignes successives ennemies enfoncées sur 10 kilomètres de profondeur, tels sont les résultats déjà obtenus ».

Dans les Balkans

Le front allié forme un arc de cercle convexe dont le centre est Salonique (ville grecque en Macédoine, base d'opérations en Orient). A l'aile droite : Italiens et Anglais face à trois divisions bulgares. Au centre : Anglais et Français face à des fantassins bulgares et allemands. A l'aile gauche : Serbes, Français et Russes face à des troupes bulgares et allemandes.

En hiver, victimes de la` trahison de la Bulgarie, les armées serbes avaient été progressivement chassées de leur pays par les troupes bulgares et autrichiennes.

 

Grâce à l'aide apportée par leurs Alliés, les soldats de la 3ème armée serbe reconstituée remettent le pied sur le sol de leur Patrie par la crête du Kalmaktchalan (30).

Octobre 1916

 

·  La musique de la Garde Républicaine donne un concert au Horse Guards Parade à Londres (1).

·  Introduction du travail forcé en Belgique (3).

·   Bataille présidentielle aux Etats-Unis

- Si vous voulez la paix et la continuation de votre prospérité, VOTEZ POUR WILSON.

- Si vous voulez la guerre et toutes ses horreurs, VOTEZ POUR HUGUES. (Placard publié chaque jour dans les annonces du New-York Times .).

·  Conférence franco- britannique à Boulogne : action des Alliés en Orient (20).

·  Pas d'événement notable dans les secteurs du front autres que celui de la Somme, sauf la reprise de Douaumont (24) par les Français alors que la bataille de Verdun semblait mourir.

·  L'offenslve de la Somme

Consolidation et élargissement des positions conquises (1 au 11). Trois attaques locales dont l'une permet de prendre pied dans Sallly-Saillisel (16). Actions de peu d'amplitude (19 au 25). Ralentissement notable de l'offensive par le fait de la pluie persistante (26 au 31).

En dehors des gains de terrain, au 31 octobre, les troupes alliées ont pris 71532 soldats allemands et 1 149 officiers, 173 canons de campagne et 130 canons lourds, 215 mortiers de tranchées et 988 mitrailleuses ... Quid des pertes en vies humaines ? . .

Novembre 1916

 

·  Reprise du fort de Vaux (2).

·  Visite du président Poincaré aux chefs et aux soldats de Verdun (5 et 6).

·  Entrevue des généraux Cadorna, Joffre et de Castelnau à Saint Michel-de-Maurienne (7).

·  Wilson est réélu Président des Etats-Unis (7).

·  En Macédoine, les Alliés conquièrent Monastir (19).

·  Conseil de guerre des Alliés au G. Q. G. français : y participent notamment des généraux de Belgique, d'Italie, du Japon, de Roumanie, du Royaume-Uni, de Russie et de Serbie.

·  L'offensive de la Somme se termine dans ta boue ; en certains endroits, les combattants y sont enfoncés jusqu'aux cuisses ; opérations de détails, activité ralentie.

·  De la mer du Nord aux Vosges, stagnation des armées en présence.

Décembre 1916

 

·  Le Père de Foucauld est assassiné dans son, ermitage de Tamanrasset par des indigènes sahariens (1er)

 

·  L'Allemagne veut « déclarer la paix » à la France (12).

Le chancelier de Bethmann - Hollweg remet par l'intermédiaire des Etats neutres (Etats-Unis, Espagne, Suisse et Pays-Bas) une note proposant aux gouvernements alliés l'ouverture immédiate de négociations de paix ; ceux-ci chargent Briand de répondre.

Entre-temps, le président Wilson invite les groupes de belligérants à faire connaître leurs «buts de guerre» (19). L'Allemagne et l'Autriche opposent un refus à cette invitation.

En réponse à la note allemande, Briand remet à l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris une déclaration collective des dix nations alliées dans laquelle est notamment réfutée l'assertion de l'Allemagne prétendant rejeter sur la France la responsabilité de la guerre. Pour les Etats de l'Entente, Il n'y a pas de paix possible sans réparation de l'Allemagne et garanties efficaces contre une nouvelle guerre.

·  Sur l'ensemble des fronts français et britannique persiste le ralentissement des opérations. L'unique offensive (rive droite de la Meuse) permet aux hommes du général Mangin d'enlever les défenses ennemies sur une longueur de 10 km et une profondeur de 3 km.

1917

Janvier 1917

·  Conférence à Rome des représentants des grandes puissances alliées (5 au 7) ; à aucun moment on y a parlé de paix.

 

· Le mauvais temps rend quasi impossible toute opération militaire sur l'ensemble du front (4 au 10).

·  Au nom des gouvernements alliés, Aristide Briand remet à l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris la réponse à la communication adressée le 19 décembre par le président Wilson à tous les Etats belligérants (11). Dans cette réponse, les Alliés s'élèvent contre l'assimilation établie dans la note américaine entre les deux groupes de belligérants, et exposent leurs «  buts de paix ».

De son côté, le kaiser répond par un ordre du jour à son peuple, accusant les pays de l'Entente de poursuivre l'écrasement de l'Allemagne.

·  La Chine exprime son désir de voir bientôt la paix renaître dans le monde.

·  Le président Wilson fait donner lecture d'un message au Sénat américain (22).

Il trace le rôle des Etats-Unis destinés par la force des choses à devenir les arbitres du monde dans le règlement de comptes des pays de l'Europe ; il esquisse les conditions susceptibles d'assurer la paix universelle et propose des garanties pour l'avenir. Sa conclusion

«  Une victoire signifierait une paix imposée au perdant, les conditions du vainqueur imposées au vaincu ... ; la paix doit être une paix sans victoire ».

·  Le Japon réaffirme sa solidarité avec les Alliés.

 

 

Février 1917

 

 Le président Wilson annonce au Congrès américain la rupture des relations diplomatiques avec l'Allemagne (3).

·  L'Allemagne chercherait à négocier avec les Etats-Unis, par l'intermédiaire d'une personnalité suisse, à condition qu'elle ne soit pas contrainte à lever le blocus contre l'Angleterre (10).

·  Le président Wilson demande au Congrès américain les moyens de protéger les citoyens et les navires américains dans leur circulation à travers les mers (27).

Mars 1917

 

·  Dans un discours prononcé sur les marches du Capitole, le président Wilson rappelle les principes directeurs de son action internationale (5).

«Malgré notre désir de nous tenir à l'écart, dit-il en substance, nous pouvons être entraînés à une affirmation plus active de nos droits et à une participation plus directe au grand conflit. Nous ne convoitons ni avantages, ni conquêtes. Mais nous ne sommes plus les membres d'une sorte de province détachée de l'univers. Ces trente mois d'événements tragiques ont fait de nous des citoyens du monde. Il n'y a pas à revenir en arrière. Que nous le voulions ou non, la destinée de notre nation est en cause ».

·  Prise de Bagdad (Irak) par l'armée anglo-indienne (11).

·  Le président Wilson notifie à toutes les ambassades et légations à Washington que les bateaux américains de commerce sortiraient désormais armés et montés par des équipages de guerre (12).

·  Journées révolutionnaires à Pétrograd (8 au 14).

·  Le tsar Nicolas Il abdique en faveur de son frère le grand-duc Michel Alexandrovitch (15) qui refuse si telle n'est pas la volonté du peuple russe.

·  La Chine rompt officiellement les relations diplomatiques avec l'Allemagne.

·  Aristide Briand remet sa démission et celle de son cabinet entre les mains du président Poincaré (17).

·  Dans sa déclaration ministérielle devant les Chambres, le nouveau président du Conseil, Alexandre Ribot, salue «  le travail d'émancipation qui s'accomplit chez le noble peuple russe »  et souhaite qu'il s'y achève « sans violence et sans troubles profonds, pour servir d'exemple aux autres nations » (21).

·  2ème foire commerciale de Lyon - 2 320 stands - Participation étrangère : 43 Anglais, 25 Américains, 105 Italiens, 163 Suisses, 29 Espagnols, 8 Hollandais, 4 Russes, 1 Suédois, 3 Belges, 2 Chinois, 3 Japonais, 3 Portugais, 3 Mexicains. Et ce malgré la guerre ! . .

Avril 1917

 

·  Lecture au Congrès d'un message du président Wilson ; celui-ci demande de reconnaître officiellement l'état de guerre existant déjà en fait à l'égard de l'Allemagne (2). Après avoir rappelé, entre autres, les procédés allemands de guerre sous-marine qui ont coûté la vie à un bon nombre de victimes innocentes, américaines ou autres, il conclu

«Nous voici forcés d'accepter la bataille avec l'ennemi naturel de la liberté, et, pour ce faire, nous emploierons la force entière de la nation. Nous sacrifierons notre vie, notre fortune, tout ce que nous possédons, à un tel devoir, avec la fierté de savoir qu'enfin le jour est arrivé où l'Amérique peut donner son sang pour les mêmes principes d'où elle est née ainsi que pour le bonheur et la paix dont elle a pu jouir »

·  Le Sénat américain (5) et la Chambre des représentants (6) votent la résolution unique du Congrès américain décidant l'état de guerre avec l'Allemagne.

 

·  Le Brésil signifie à l'Allemagne la rupture diplomatique (9).

 

·  Les Canadiens enlèvent la crête de Vimy (12).

 

·  Le président de la République remet à Joffre le bâton de maréchal (13). A l'une des extrémités du bâton, ces quatre mots latins: «  Terror belli, decus pacis » (Terreur de la guerre, honneur de la paix).

·  Après la révolution russe, manœuvres pacifistes de l'Allemagne et de l'Autriche ; des socialistes allemands et russes se rendent à Stockholm pour s'y rencontrer (12 au 18).

·  Le cabinet espagnol estime que l'Espagne doit prendre une attitude nette dans le conflit mondial et resserrer son union avec les nations latines de l'Europe et de l'Amérique du Sud ; l'opinion publique ne le soutenant pas, il démissionne (19).

 

· Manifestations à Paris en l'honneur des Etats-Unis (20-22).

·  Arrivée à Washington des membres d'une mission française comprenant le maréchal Joffre (25).

Mai 1917

·  Deux contre-torpilleurs japonais font escale dans le vieux port de Marseille.

·  Projet de réunion d'un Congrès de « l'internationale » à Stockholm. Les socialistes anglais et belges déclinent l'invitation ; des socialistes français réclament la mise en accusation par «  l'internationale » tout entière des socialodémocrates austro-allemands «coupables et félons».

· Le gouvernement français refuse de donner aux socialistes tous passeports nécessaires pour se rendre dans la capitale suédoise, le gouvernement ayant seul qualité pour engager le pays dans une action diplomatique.

·  A Fatima (Portugal), une «Demoiselle» sculptée dans la lumière apparaît à trois pastoureaux Lucia, Francisco et Jacinta.

D'où vient Vôtre Grâce ? «  Je suis du Ciel » ...

« Je viens vous demander de vous trouver ici six fois de suite, à cette même heure, le 13 de chaque mois. En octobre, je vous dirai qui je suis, et ce que je veux» (dimanche 13).

·  Au Vatican, dans le cadre de la Chapelle Sixtine, S. S. Benoît XV consacre archevêque, Mgr Eugenio Pacelli (13).

·  Le général Pétain remplace le général Nivelle à la tête des armées françaises du nord et du nord-est.

·  Foire de Paris : un millier d'exposants. Tous Français.

 

JUIN 1917

 

·  Le général Pershlng, commandant en chef de la première armée américaine, débarque à Boulogne, du transport « Invicta ».

·  En Grèce, abdication du roi Constantin 1 er, beau-frère du Kaiser, en faveur de son second fils, le prince Alexandre (12).

·  Echec de la conférence internationale pour la paix organisée à Stockholm par le comité socialiste hollando­scandinave, la thèse du parti socialiste majoritaire allemand étant inacceptable.

·  «  Voilà l'éclair ! La Dame arrive !. » s'écrie Lucia. A Fatima, pour les trois pastorinhos, c'est la seconde vision d'une Demoiselle? d'une Dame? qui leur dit : «Je veux que vous appreniez à lire. Je vous dirai ensuite ce que je veux . (13).

·  En Grèce, démission du cabinet Zaïmis, et annonce du rappel de Venizelos par le nouveau roi (24).

·  Les troupes britanniques engagent une action sur les deux rives de la rivière, la Souchez, près de Lens (25).

·  Le premier contingent de soldats américains débarque sur le sol français (26).

·  Funérailles, au camp de Châlons, du premier engagé américain, le conducteur d'ambulance Osborn, mort sur le front français depuis l'entrée en guerre des Etats­Unis (26).

·  Les troupes britanniques sont aux abords d'Avion (28).

·  Libération de la Grèce, occupation de l'Acropole et maintien de l'ordre dans Athènes par des troupes françaises (26 - 27 - 28).

Juillet 1917

Le nouveau gouvernement grec a officiellement signifié la rupture des relations diplomatiques à Berlin, à Vienne, à Sofia et à Constantinople.

·  A Paris, fête américaine de « l'indépendance Day » avec la participation d'un bataillon américain (4).

· Pour faire face à la propagande anarchique et léniniste tendant à démoraliser les troupes sur le front, Mme Botchkareva, veuve d'un colonel russe, crée le Bataillon féminin de la Mort : «Puisque nos hommes hésitent à se battre, les femmes leur montreront comment il faut mourir pour la patrie et pour la liberté »

· Troisième apparition de la Dame de lumière à Fatima. Elle recommande la récitation quotidienne du chapelet en l'honneur de la Sainte Vierge avec l'intention d'obtenir la fin de la guerre, et communique à Lucia un message qu'il ne lui est pas possible de révéler dans l'immédiat (13).

·  Le Reichstag vote par 214 voix contre 116, et 17 abstentions, une «résolution de paix» qui repousse l'idée d'accroissement de territoires obtenu par la force, affirme que l'Allemagne soutient une guerre défensive, et condamne tous actes de violences politiques, économiques ou financières L'Allemagne attendra désormais les propositions de paix de ses ennemis (19).

·  Une conférence, comprenant 28 personnalités françaises, britanniques, italiennes, russes, roumaines, grecques et serbes, se réunit à Paris pour discuter notamment de la politique des Alliés en Orient (25).

·  Le royaume de Siam se proclame en état de guerre avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, attendu que ces puissances «  ont employé, dans la conduite de leurs opérations de guerre, des procédés contraires aux principes de l'humanité, en méconnaissant les droits et les accords internationaux . »

·  Quatre membres du Soviet, accompagnés de socialistes anglais, essayent avec des socialistes français, de jeter les bases d'une conférence qui se tiendrait à Stockholm ou tout autre grande ville neutre.

Août 1917

·  Appel du pape à la paix (1er).

Les suggestions de Benoît XV ont été transmises officiellement par le Saint-Siège à l'Angleterre, à charge pour elle de les communiquer aux autres puissances de l'Entente. Comme base possible à une conversation générale, le pape propose les points suivants

1) - Liberté et communauté des mers ;

2) - Renonciation aux indemnités et aux contributions de guerre, quelles qu'elles soient ;

3) - Evacuation de la Belgique, restaurée en sa pleine indépendance politique et économique ;

4) - Evacuation des départements français envahis

5) - Restitution intégrale des colonies allemandes ;

6) - Concessions mutuelles en ce qui concerne « les questions territoriales débattues entre l’Italie et l'Autriche, entre l'Allemagne et la France;

7) - Examen dans un esprit d'équité et de justice du sort de la Pologne, des Etats balkaniques et de l'Arménie.

 

·  Le parti travailliste anglais décide de prendre part à la conférence de Stockholm, mais le premier ministre britannique se refuse à l'octroi des passeports. En France, le parti socialiste prend la même position. Pour les socialistes anglais et français, la conférence de Stockholm ne peut avoir qu'une valeur consultative. Le parti socialiste français veut y faire poser la question des responsabilités de la guerre, ce qui implique la mise en accusation des socialistes majoritaires allemands qui soutiennent la politique impérialiste.

 

·  A Fatima, plus de 5000 personnes, en prières, sont rassemblées pour voir l'Apparition. A l'heure prévue, les enfants subissent un interrogatoire dans un bureau... Il n'y aura pas d'apparition (13).

·  La Chine déclare la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche (14).

·  Le président Poincaré visite le front italien (13 au 15).

·  Journées de grève générale et répression de désordres à Madrid (14-15).

 

La Dame de Fatima apparaît à Lucia au-dessus d'un chêne vert en bordure de chemin ; elle lui dit de continuer à aller à la Cova da tria le jour 13 et de réciter le chapelet tous les jours. L'enfant implore le Dame de faire un miracle qui persuaderait la foule. Oui, le dernier mois, afin que tous croient (dimanche 19).

·  Commémoration à Paris de l'anniversaire de l'entrée en guerre de la Roumanie aux côtés des Alliés: cinq jeunes Roumaines portant le costume des districts envahis et une Alsacienne apportent des fleurs à la statue de Strasbourg (28).

·   A la suite d'un congrès socialiste interallié tenu à Londres, la conférence de Stockholm est reportée à une date indéterminée.

 

 

Septembre 1917

·  Le capitaine Georges Guynemer, 54 victoires en combats aériens, est porté disparu (11)

·  Chute du ministère Ribot (12) que remplacera Painlevé.

· A la Cova da Iria, près de 25000 personnes, la plupart à genoux, prient. Aussitôt l'arrivée de Lucia, Francisco et Jacinta, l'Ave Maria monte vers le Ciel en une ferveur intense. De même que le 13 Juillet let le 13 août à midi, l'éclat du soleil se ternit ; tout prend une teinte jaune or. Lucia s'écrie : « La voilà I Je la  vois ! » L'habituelle nuée blanche s'élève autour du petit chêne vert. Jaillissant du soleil, une infinité de corpuscules semblables à des flocons de neige descendent lentement du Ciel et s'évanouissent à l'approche du sol. Lucia supplie la Dame de faire un miracle. Oui, le 13 octobre.

·  Les Républiques d'Haïti et de Costa-Rica déclarent l'état de guerre avec l'Allemagne (20).

·  Rupture des relations diplomatiques entre l'Argentine et l'Allemagne (25).

•  Visite du roi d'Italie sur le front français (26-30). Octobre 1917

Octobre 1917

 

·  Visite du président de la République portugaise en France.

·     Le Miracle de Fatima

Dès le 12, des milliers de personnes venues de plusieurs lieues à la ronde, hommes et femmes allant presque tous nu-pieds, les femmes portant un panier sur la tête, les hommes s'aidant d'un bâton, s'assemblent dans la Cova da Iria.

Samedi 13, la foule continue à affluer, arrivant par tous moyens de locomotion. Vers dix heures, le ciel se couvre. Il pleut à torrents. La foule poursuit son chemin. La Cova da Tria où se massent 70000 pèlerins est transformée en bourbier.

Le rédacteur en chef du grand quotidien « O Seculo », un franc-maçon, note : « ... Les fidèles s'agenouillent dans la boue... Lucia leur demande, leur ordonne de fermer les parapluies ... L'ordre se transmet, et est promptement obéi sans la moindre résistance. .. Les gens semblent toucher le surnaturel.. ».

Il est midi, à l'heure ancienne ; Lucia s'écrie : « Un éclair », lève les yeux, s'extasie : « La voici ! La voici ! ». Des cris partent de la foule qui entoure les trois enfants.

Le correspondant de « O Seculo » décrit la scène yeux étincelants, sourires séraphiques de la voyante ; les hommes ôtent leur chapeau et s'inclinent « comme les plus humbles femmes ... Nous ne voyions rien ; nous n'entendions rien - pourquoi le dire - mais ce que nous pouvions voir, comprendre, saisir, palper, c'est qu'un colloque s'était établi entre la Dame mystérieuse et l'enfant que nous avions sous les yeux ».

- Qui est votre Grâce ? demande Lucia, et que veut elle de moi ?

- Je suis NOTRE-DAME DU ROSAIRE, dit-elle. Je désire en ce lieu une chapelle en mon honneur.

Un court dialogue s'engage; la voix de la Dame se fait suppliante : que les hommes se corrigent, qu'ils n'offensent plus Notre-Seigneur. Puis elle disparaît.

 

- Regardez le soleil ! crie Lucia.

Sans que personne n'y ait pris garde, la pluie avait cessé, et les vêtements de chacun apparaissaient absolument secs. L'immense foule se tourne vers le soleil que chacun peut regarder sans le moindre effort.

Que se passe-t-il alors ? Dans une lettre à qui réclame un témoignage impartial, le rédacteur en chef de « O Seculo » écrit notamment

« Et, alors que je ne pouvais imaginer rien de plus impressionnant que cette multitude bourdonnante, mais pacifique, en proie à la même obsession, et bouleversée par la même puissante anxiété, qu'ai-je vu, sur la lande de Fatima, qui fut vraiment plus étrange encore ? La pluie, à l'heure prédite, s'arrêta de tomber ; la dense masse de nuages se rompit, et l'astre-roi, disque d'argent dépoli, apparut en plein zénith et commença à danser, en un ballet violent et convulsif qu'un grand nombre de personnes comparèrent à une danse serpentine, tant les couleurs qui revêtirent successivement la surface du soleil étaient belles et rutilantes ...

Miracle, comme criait le peuple ? Phénomène naturel, comme disent les savants ? Pour l'instant, je ne me soucie pas de le savoir, mais seulement d'affirmer ce que j'ai vu ... Le reste est affaire  entre la Science et l'Eglise ».

·  Campagne en Palestine contre les Turcs et les Allemands : prise de Bir-es-Seba par les troupes britanniques et australiennes (31) qui foncent sur Jérusalem.

Novembre 1917

·  Accord américano-japonais (2) à la suite d'une mission de plusieurs mois aux Etats-Unis.

·  Campagne britannique en Palestine : prise de Gaza (7), puis de Jaffa (17).

·  Chute du ministère Painlevé (13).

·  Le président de la République confie à Clemenceau la charge de former un nouveau gouvernement (15).

·  Le programme de Clemenceau présenté à la Chambre des députés (20) se résume en deux rnots : « guerre intégrale »

·  Fin de la conquête de l'Est Africain allemand par les forces anglaises et belges (27).

·  Ouverture à Paris de la Conférence des Alliés (29).

·  Au champ d'aviation de Saint-Pol, la 1 ère armée fait ses adieux au capitaine Guynemer (30).

Décembre 1917

·  Clôture des travaux de la Conférence des Alliés (3).

·  Message du président Wilson au Congrès américain (4). Gagner la guerre. Obtenir la paix par la «défaite du mal». Ni annexions, ni contributions, ni indemnités pénales mais «des libérations et des réparations» pour la constitution de la Société des nations qui groupera «les peuples et non les gouvernements »

·  Déclaration officielle de guerre des Etats-Unis à l'Autriche - Hongrie (7).

·  Les Britanniques enlèvent Hébron en Palestine (7) et prennent Jérusalem (11).

·  Le gouvernement de Lénine et de Trotzky dénonce les traités d'alliances qui unissaient la Russie aux autres nations de l'Entente en concluant l'armistice de Brest - Litovsk (15).

·  Numéro de Noël de «L'ILLUSTRATION» (15): le Maroc pacifié et prospère après dix ans d'administration française ; et la première partie d'une pièce de théâtre «Les Butors et la Finette» de François Porché ... Rien sur la guerre ... Rien sur Noël ...

 

·  25 ?

·  Les bolcheviks formulent des propositions en vue de la conclusion d'une paix générale « juste » ; les puissances centrales se prononcent elles aussi pour une paix immédiate et générale, sans acquisitions territoriales opérées par la force et sans indemnités de guerre ; mais sur d'autres points Importants les divergences de vues sont grandes. Quant à la France, elle est prête à examiner en commun les buts de guerre, mais avec un gouvernement russe régulier et reconnu par la nation (26).

·  En cette époque de l'année, on ne parle ni peu ni prou des voeux traditionnels. En revanche, on parle beaucoup du moral... des Français. Du moral des troupes, surtout.

Le 13 juillet, la Dame de Fatima avait dit à Lucia  La guerre va vers sa fin, mais si l'on ne cesse pas d'offenser le Seigneur, une autre, pire, commencera sous le règne de Pie XI De la conversation qui suivit, que déduire ? La paix dans le monde dépendrait-elle de la « conversion» de la Russie?.. »


 

SPECIALE INFORMATION

19 avril 1917. Jour «  J » de la grande offensive attendue de la France entière. Mais aussi jour de grand deuil dans le bassin houiller du Nord de la France...

 

Pour gagner la guerre - les hostilités l'ont prouvé - il faut disposer d'un puissant arsenal militaire. Les usines travaillant pour la Défense nationale fonctionnent à plein rendement, un rendement en partie tributaire de la production charbonnière.

 

Les fosses des Compagnies des mines de Liévin, Lens, Courrières, Dourges, celles du Douaisis, soit la plus grande partie du bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, sont en territoire occupé par les Allemands. De ce bassin houiller, il ne reste aux Français que les fosses des Compagnies des mines de Nœux, Béthune (en partie), Bruay, Auchel et la Clarence.

 

Aussi, l'exploitation du charbon est-elle poussée au maximum : durée quotidienne de travail portée à 12 heures (dimanches et jours de fête compris), effectifs augmentés par le rappel du front de certaines classes de mineurs. De plus, par les galeries qui relient les fosses entre elles, on va chercher le charbon jusqu'en «zone occupée parfois des mineurs français rencontrent des soldats allemands : c'est alors la bataille. Des batailles dont on n'a jamais parlé.

 

 

Produire beaucoup et vite, avec un effectif peut-être trop important, c'est en partie négliger la sécurité, c'est risquer la catastrophe !

A la fosse 9 de la Compagnie des mines de Nœux, fosse située sur le territoire d'Hersin-Coupigny mais dont les corons sont sur Barlin, le lundi 16 avril, vers 7 h 30, une explosion violente, courte. Un coup de grisou.

 

Dans les corons, la nouvelle se répand aussitôt et, comme toujours en ces tristes circonstances, c'est une course de femmes affolées dont les maris, les enfants sont descendus dans la mine, c'est une course de parents et d'amis vers la fosse dont les abords sont de suite interdite : un cordon de soldats britanniques monte la garde. Derrière des barrières de clôture, c'est l'attente crispante,

poignante, angoissante. Le vent souffle avec violence ; une pluie fine tombe, mélangée de neige.

 

 

Le coup de grisou, heureusement, n'a pas été suivi d'incendie. Une équipe de secours descend rapidement, établit un courant d'air pour chasser les gaz. Spontanément, l'armée britannique met à la disposition des sauveteurs le personnel et le matériel de ses formations sanitaires.

 

 

Des nouvelles pessimistes circulent. Des blessés remontent. Des morts sont dégagés. Premières estimations 27 morts, une quarantaine de mineurs grièvement brûlés ... Au soir du 19 avril, on déplorait 34 morts, 11 blessés ; 6 ouvriers étalent encore portés disparus ... Finalement la catastrophe aurait fait 38 morts et une quinzaine de blessés. La plupart des victimes : des soldats récemment arrivés à la fosse après avoir passé plusieurs années au front ! . .

Le jeudi 19 avril, à 11 heures, en l'église de Barlin, se déroulent les obsèques de la plupart des victimes. Le service religieux est célébré par l'abbé Delohen et l'absoute donnée par le Chanoine Gulllemant.

Puis c'est le départ vers le cimetière de Barlin sous un ciel embrumé. En tête, derrière la croix, les délégations de sociétés, des porteurs de couronnes, suivis par des

musiciens militaires anglais qui exécutent des marches funèbres.

Viennent ensuite deux corbillards et des automobiles de la Croix-Rouge anglaise transportant les autres cercueils, puis les familles des victimes éplorées et une foule imposante, silencieuse.

Le long du parcours, les troupes britanniques rendent les honneurs, tandis que, tout proche, du côté de Lorette gronde sans cesse la canonnade.

 

 

Au cours des funérailles, plusieurs discours sont prononcés, dont l'un par le représentant de la Municipalité, Decrombecque. Celui-ci rappelle les épreuves déjà traversées par la population barlinoise et rend un hommage solennel aux victimes de la mine, morts, pour que vive la France

« .. La funèbre série de nos épreuves n'était donc pas encore close. Après l'accalmie qui a suivi nos deuils de 1915 -1916, nous avions espéré que, dans notre commune, des jours meilleurs allaient enfin luire.

Des ouvriers dévoués, des enfants même avaient été frappés par les projectiles ennemis : ils étaient vraiment morts au champ d'honneur, mais nous ne pensions pas que d'autres encore tomberaient victimes du devoir et pour la cause de la Patrie.

 

La plupart d'entre eux avaient quitté les champs de bataille où ils avaient risqué leuenfamfois lleleur tout en ils étaient heureux d'avoir rapproché rde travailler pour la Défense nationale.

La catastrophe de lundi nous a montré que la mine est aussi un champ de bataille où l'on travaille pour la France et où l'on donne sa vie pour le salut de son pays.

 

De tous jeunes gens, des enfants presque, ont, par avance, payé leur dette à la Patrie dans ce service militaire d'un nouveau genre.

Salut donc aux glorieux soldats de France dans les mines comme dans les tranchées! »

Les obsèques des victimes de la catastrophe de Barlin : une cérémonie à la fois simple et grandiose. Emouvante. Poignante.

De la bataille du charbon engagée par les mineurs au cours de la guerre 1914-1918, aucun ouvrage, semble-t-il, n'en a fait mention.

Hommage soit donc ici rendu aux travailleurs de la mine - les gueules noires - qui, malgré les privations et au prix d'un travail forcené, inlassable, ont permis aux usines d'armement de tourner à plein régime

Hommage aussi soit rendu à toutes ces femmes, à toutes ces personnes âgées, à tous ces enfants et adolescente qui ont fait tourner les usines, qui ont assuré les travaux des champs et autres pendant que les hommes luttaient contre l'envahisseur

Et finalement, si l'on a peu parlé de la catastrophe de Barlin, sl l'on a peu parlé de l'apport des mineurs à la Victoire, la raison n'en serait-elle pas qu'à l'époque,la plupart des Françaises, la plupart des Français, se comportaient héroiquement, chacun à sa façon?. .


 

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