De Blériot à Blériot-plage, il y eut Les Baraques-plage.

 

Né à Cambrai le 1er juillet 1872, Louis Blériot effectue ses études à Cambrai, Amiens puis Paris à l’Ecole Centrale où il obtient son diplôme d’ingénieur des Arts et Manufactures.

 

Il a 18 ans lorsque Clément Ader, le 9 octobre 1890, réussit à quitter le sol et à parcourir une cinquantaine de mètres sur une machine volante appelée l’Eole qu’il désignera par le mot « avion »

 

  

 

Dès sa sortie de l’école, à 23 ans, il monte rue Duret à Paris une affaire de phares à acétylène qui prospère rapidement

 

A 27 ans, il décide de fabriquer un “ oiseau mécanique ”.

 A 29 ans il épouse le 20 février 1901 à Bagnères-de-Bigorre Jeanne Alicia Védère dont il avait fait la connaissance à Tarbes lors de son service militaire.

 Le 17 décembre 1903 en Caroline du Nord, les frères Orville et Wilbur Wright réalisent le premier vol humain contrôlé et mécanique.

 

 

La vente des phares rapportant en moyenne 60000 francs par an, le couple peut mener une vie de bourgeois boulevard Maillot à Neuilly-sur-Seine.

 

 

 

Les années passent, Louis Blériot utilise tous ses temps libres et sa fortune pour assouvir sa passion naissante pour l’aéronautique.

 

Un jour d’octobre 1908, un entrefilet publié dans le journal britannique “ Daily Mai l” annonce que les propriétaires du quotidien ont l’intention de remettre la somme de 500 livres (Somme doublée par la suite) au premier aviateur qui réussirait la première traversée France - Grande-Bretagne ou vice-versa.

De tous les concurrents potentiels de cette époque, c’est Hubert Latham qui paraît avoir les meilleures chances de remporter le pactole.

 

 

L’aéro-club de France décide le 7 janvier 1909 d’octroyer seize brevets à des aviateurs confirmés, classés par ordre alphabétique afin d’éviter toute faveur. C’est ainsi que Louis Blériot reçoit le brevet numéro 1, Clément Ader n’ayant pas été retenu.

 

 

En neuf ans d’expériences plus ou moins malheureuses, Blériot a dépensé plus de 500000 francs sans retirer le moindre profit commercial. La trésorerie l’inquiète énormément en ce printemps 1909, son esprit est de plus en plus torturé par les soucis constants d’argent.

 

Il vend pour 200000 francs, les brevets de son éclairage Phi, à l’Angleterre.

 

Le 16 juin 1909, il reçoit conjointement avec Gabriel Voisin son ancien associé, le prix Osiris d’une valeur de 100000 francs pour la consécration des progrès réalisés par l’aviation en 1908. (Le premier voyage de ville à ville : le 30 octobre 1908 de Châlons à Reims par Henri Farman sur biplan Voisin ; le premier voyage à travers champs avec escale de Toury à Artenay et retour sur monoplan Blériot.)

 

Dès lors, pour Louis Blériot, malgré l’aide financière de son frère et les gains obtenus dans les divers concours d’aviation, s’engage une véritable course contre la montre et… la faillite. Boulevard Maillot, on réduit de plus en plus le train de vie.

 

Afin de sauver son entreprise, il est contraint de s’inscrire à tous les meetings. Il se décide à postuler pour le prix offert par le “ Daily Mail ” mais encore faut-il être le premier !

 

Le 3 juillet 1909 à Douai, sur un modèle “ Blériot XII ”, Louis Blériot veut exécuter un essai d’endurance capital sur une distance supérieure à quarante kilomètres.

 

Hélas, le vol se déroule dans des circonstances tragiques, le pilote a le pied en contact direct avec du métal brûlant, le soulier est brûlé… les chairs rôties…

 

Dans le train qui le ramène à Paris, une nouvelle lui fait oublier la douleur : “Latham part pour Sangatte”

 

En effet, Hubert Latham et Léon Levavasseur ont contacté l’ingénieur Ludovic Breton (frère de Jules Breton le célèbre peintre courriérois) pour qu’il réceptionne l’Antoinette IV et utilise l’ancienne usine (Celle du creusement du tunnel sous la Manche de 1878 à 1883) comme abri et quartier général.

 

  

 

 Le 19 juillet 1909 à 6h 42, “ l’Antoinette IV ” prend le départ, il longe la falaise du Blanc-Nez, passe au-dessus des bâtiments du percement du tunnel et prend la direction de l’Angleterre. 18 km plus loin, le moteur cesse de ronronner, l’appareil plane vers la mer. 20 minutes plus tard le malheureux pilote est recueilli par le torpilleur “ Le Harpon ”. Il a joué, il a perdu ; l’initiative revient maintenant à Louis Blériot.

 

 

 

 A peine averti de l’infortune de son concurrent, il s’inscrit dans la compétition. Le 20 juillet, le “ Blériot XI ” part pour Calais. Le lendemain, Blériot retrouve à Calais son ami Alfred Leblanc.

 

Celui-ci a découvert à 3 km de Calais, un champ qui doit convenir à merveille aux essais. Situé aux Baraques, hameau important dépendant de la commune de Sangatte, ce champ appartient à monsieur Henri Grignon fermier de son état et enchanté d’accueillir avion et pilote.

 

 

 

 

 


 

 

 Le 25 juillet 1909, vers 4h 15, Louis Blériot décolle pour un dernier vol d’essai, il fait un tour au-dessus des Baraques, puis un cercle plus large qui le conduit à l’aplomb de Sangatte et Coquelles. Il atterrit à 4h23.

 

 
 

Dernières vérifications, le soleil se lève, il est 4h40. Le chef des informations du “ Daily Mail ” sort sa montre ; Alfred Leblanc agite le fanion pour avertir le contre-torpilleur “ l’Escopette ” sur lequel est embarqué Alice l’épouse toujours présente. 4h 41, le premier message de Sangatte est transmis à Douvres par marconigramme : « Blériot est parti, occupez-vous de lui, il quitte Les Baraques » 

Il dépasse le contre-torpilleur à 4h48, pendant ce temps, en Angleterre, le journaliste du “ Matin ” Charles Fontaine et son photographe Marcel Marmier se dirigent à toute vitesse au lieu précis fixé à Louis Blériot, North Foreland Meadow à trente mètres au-dessus de la mer.

 

Tout à coup, vers 5h 11, quelque chose apparaît à l’horizon, un ronflement de plus en plus fort se fait entendre, Charles Fontaine déroule son drapeau tricolore et commence à l’agiter.

 

En l’air, Blériot aperçoit Douvres puis le drapeau, il a réussi… Il n’hésite plus, il coupe l’allumage, l’avion amorce un vol plané quand soudain une brusque rafale de vent le plaque au sol et l’appareil touche la prairie comme au terme d’une chute. Le pilote ne bouge pas, le châssis s’est affaissé et une pâle de l’hélice s’est détachée.

 

 

 

Il est tout juste 5h13, la Manche est vaincue…

Dès la nouvelle annoncée, le monde s’agite d’un enthousiasme frénétique. 

Pour Louis Blériot et les siens le chemin de la gloire et de la fortune est ouvert. Un mois après l’exploit, on enregistre la centième commande d’un “ Blériot XI ”.


 

 

En mai 1910, il préside à l’inauguration de son propre monument dans sa ville natale Cambrai.

 

 

En 1911, l’Aéro-club français fait installer une stèle commémorant l’évènement du 25 juillet 1909, au lieu dit : Les Baraques-plage, pas très loin de la zone de l’envol.

 

Depuis le décès le 1er août 1936 de Louis Blériot, Les Baraques-plage se nomme Blériot-plage. Le monument se trouve actuellement à l’angle de la rue Guynemer, prolongée par la rue du Sémaphore, et du CD 940 reliant Calais à Sangatte.


 

 

 

 

Dans la foule présente lors du changement “ Les Baraques-plage devenant Blériot-plage ”, Alice Védère, Henri Grignon

 

La stèle à l’intersection du CD 940 et de la rue Guynemer

 

 

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